lundi 22 avril 2013

La campagne de Battambang

La route en autobus nous a permis de se familiariser avec les paysages ruraux de la région. On arrive en fin d’après-midi à Battambang, petite capitale provinciale. On court pour arriver une minute avant la fermeture du bureau de tourisme afin d’y récolter une carte, certes peu précise, mais fort utile pour savoir grossièrement la direction des attraits de la région. On profite ensuite des nombreux restaurants de fortune qui sont postés le long de la rivière pour savourer un ¨Creamy coconut shake¨, apparemment une spécialité de la région.

Le soir, à notre hôtel, on monte sur le toit pour voir ce qu’il y a là, et ce qu’on y trouve, en plus d’une modeste vue sur la ville, c’est un charmant groupe de représentants en pharmacologie cambodgiens en tournée de vente de pilules. Ceux-ci terminent leur souper en buvant DES bières et ils nous en offrent, ce que l’on accepte volontiers. C’est d’ailleurs un fait notable, la bière, au Cambodge. Il faut dire que l’on arrive de la Malaisie, pays musulman ou personne ne bois d’alcool, mais au Cambodge, c’est pas mal l’inverse. Il semble que toutes les occasions soient bonnes pour en prendre. On ne s’en plaint pas trop, en tout cas, pas ce soir là ou on a pu discuter joyeusement avec ces gaillards.

Le lendemain, on se prend un scooter pour la journée afin de se rendre aux points d’intérêts notés sur la carte, tous situés dans un rayon de 25 km autour de la ville. On débute par le temple de Phnom Sampov, qui est perché au sommet d’une petite montagne, ce qui offre une magnifique vue des environs.

Juste avant de repartir, un policier nous demande où est-ce qu’on se dirige. En lui disant Phnom Pa, il nous indique très clairement, en langage plus ou moins de signes, la direction à prendre. La route indiquée nous apparaît d’abord un peu louche puisque très étroite et en terre battue, mais les indications du policiers correspondent tellement aux intersections rencontrées que l’on garde la foi. Au final, on s’aperçoit que son chemin était un raccourci à travers les champs de riz asséchés et on s’en réjouit puisqu’on peut dire que cette route aura été le plus bel attrait de la journée, nous permettant de visiter la campagne cambodgienne.
Le temple suivant, celui de Wat Banan, est aussi perché sur une montagne, mais son allure est bien différente, rappelant celle d’Angkor Wat. Tout près de ce temple, un adolescent espérant se faire quelques Riels nous indique le sentier pédestre escarpé à prendre pour atteindre un autre site intéressant tout près. C’est une grotte très profonde qui aurait été utilisée à diverses fins par l’armée des Khmers rouges.
Toujours en empruntant de joyeuses routes de terre battue, on se rend à notre dernière destination qu’est le Bamboo Train. Ce train, si on peut appeler cela un train, est un chariot de bambou propulsé par un moteur d’environ 5 hp et qui utilise une vieille portion de chemin de fer datant de l’époque coloniale. Embarquer là-dedans, c’est un peu comme aller à la ronde, mais en plus rustique. En plus, le chauffeur doit être alerte pour voir les autres chariots arriver en sens inverse au loin. Lorsque deux chariots se rencontrent, c’est le moins chargé qui doit être enlevé des rails pour laisser l’autre passer. Lauré et moi étant seuls sur notre chariot, on a du débarquer souvent, mais on aimait bien ça aider notre chauffeur à déconstruire et reconstruire notre chariot!

Le soir, après avoir pris une douche dans notre chambre d’hôtel à 5 $, on embarque dans un autobus de nuit pour Phnom Penh. On sait pas trop ce que les cambodgiens font habituellement la nuit, mais dans ce bus, on a pas eu l’impression qu’ils l’utilisaient pour dormir.

Maxime

Siem Reap : On contemple Angkor

Nous voilà maintenant rendus au Cambodge, à Siem Reap, après un vol d'avion d'à peine deux heures en provenance de Kuala Lumpur. Le gars du taxi qui nous a conduit en ville nous a débarqués dans un cul-de-sac en nous pointant un guesthouse au nom semblable à ce qu'on lui avait répété maintes fois. Visiblement, comme on avait payé un prix fixe, il en avait assez de tourner en rond pour trouver le bon endroit et souhaitait qu'on débarque là. C'est ce qu'on a fait puisqu'il y avait plusieurs hébergements à proximité. On a marché 30 secondes dans cette rue et, au travers des guesthouses, il y avait un petit hôtel avec une piscine juste devant. Tentant vu la chaleur accablante. Maxime décide d'aller s'informer du prix, juste pour le fun. Surprise, ce n'est pas plus cher que ce qu'on a déjà payé et, en plus, on a le petit déjeuner d'inclu. On apprend que l'hôtel n'est ouvert que depuis trois semaines seulement, ce qui explique probablement les bas prix qui, à notre avis, ne dureront pas. On décide donc de se payer ce petit luxe étant donné qu'on sera là quatre jours et qu'on n'a pas la mer à proximité.

Là, on s'est vraiment senti comme des rois. Le personnel de l'hôtel était tellement (trop) gentil qu'on était presque mal à l'aise. Ils nous apportaient des verres d'eau dès qu'on passait un peu de temps à un endroit, des serviettes froides et humides pour se rafraichir le visage quand on revenait en fin d'après-midi, ils insistaient pour porter nos bagages et stationner nos vélos...!

Cette journée-là, on était très fatigués puisqu'on n'avait presque pas dormi de la nuit pour aller prendre l'avion. On a pris ça relaxe, on est allé explorer la ville et ses marchés et on a profité amplement de notre piscine en après-midi. Le soir, nous sommes allés manger au milieu d'un jardin de papillons assez coquet et intime. Déjà, on était charmé par la bouffe du pays.

Dès le lendemain, c'est le moment d'aller explorer la cité d'Angkor puisque c'est bien pour ça qu'on est là. Malgré les nombreuses offres des tuk-tuks pour nous faire visiter l'endroit, on choisi plutôt de se louer des vélos de montagne, d'autant plus que les ruines ne se trouvent qu'à environ cinq kilomètres de Siem Reap.

Angkor, c
'était la capitale de l'Empire khmer entre les IXe et XVe sièclesLes premières constructions auraient été érigées dans les années 900. Maintenant, on dénombre une quarantaine de ces temples et autres monuments répartis sur une superficie de plusieurs kilomètres carrés. Étant donné l'immensité des lieux, c'est impossible de tout voir en une seule journée. On s'est donc pris une passe de trois jours afin d'avoir le temps d'apprécier nos visites. 
C'est difficile de trouver les mots justes pour décrire cet endroit grandiose. C'est d'une beauté mystique et impressionnante. On imagine facilement la merveille que ça devait être à l'époque, avec les nombreuses statues et gravures intactes. On a suivi le conseil de Bruno Blanchet afin de vivre l'expérience de façon plus authentique et c'est pieds nus qu'on a foulé le sol de pierres de ces lieux légendaires.

Le premier matin, on a décidé de se rendre le plus loin possible et de visiter les ruines qui se trouvaient sur le chemin du retour. On a terminé la journée à Ta Prohm, le fameux temple du film Tomb Raider o
ù la végétation a carrément pris le dessus. C'est l'un des plus détériorés, mais c'est aussi l'un des seuls dont les travaux de restauration ont été faits de manière à conserver les figuiers aux gigantesques racines qui recouvrent les murs. L'effet ''explorateur'' est garanti. En quelques minutes, on avait déjà la musique d'Indiana Jones en tête. C'est ce qui fait que c'est sans doute le temple le plus achalandé, mais comme on a fait la fermeture avec cette visite, on s'est évité pas mal de groupes de touristes qui se massent devant les points d'intérêt en se bousculant pour se faire photographier (les japonais sont les pires!).
Pour notre deuxième matin, on souhaitait voir le soleil se lever derrière Angkor Wat, l'emblème de la cité, célèbre pour ses cinq tours qui fendent le ciel. 5 h du matin, on se réveille! Le charmant personnel de notre hôtel nous avait préparé deux boites à lunch pour notre déjeuner. Pas le temps de niaiser, on enfourche nos vélos et on pédale à une bonne allure. Il fait encore nuit noire et on n'a pas de lumière. On se fait éclairer de temps à autres par les tuk-tuks qu'on dépasse tellement on a pris notre air d'aller. Arrivés à l'entrée, tout essouflés, on se rend compte qu'on n'est loin d'être les seuls à avoir eu cette idée. Il y a foule comme jamais! On se trouve un endroit où s'asseoir pour manger et attendre notre fameux lever de soleil... qui ne viendra jamais! On oublie ça les photos de cartes postales, il y a une belle couverture nuageuse (qui s'est dissipée plus tard). En plus, un immense chapiteau vert a été érigé devant l'entrée principale pour des travaux de restauration. Un peu décevant. Sans trop tarder, on se dirige pour explorer l'intérieur. À notre grande surprise, de toute la foule massée à l'extérieur, peu de gens ont par la suite franchi les portes.
Notre coup de coeur est par ailleurs allé au temple Bayon pour son architecture moins classique que les autres, son antre labyrinthique et ses gros visages sculptés aux sourires énigmatiques. Au final, ça nous a pris deux jours pour visiter les principaux temples. Il y avait beaucoup de touristes, mais jamais un très grand nombre au même endroit. Disons que ce n'était pas aussi pire qu'on l'avait imaginé. La fin de la saison haute commence à se faire sentir depuis quelques semaines et on ne s'en plaint pas!
L'aspect le plus dérangeant concerne toutefois les gens qui voulaient nous vendre des trucs. Ceux qui vendent de la nourriture et des boissons nous voient arriver de loin et nous crient après très fort en nous faisant de grands signes. Ceux qui vendent des souvenirs peuvent nous supplier d'acheter plus d'une vingtaine de fois d'affilée avec leur petit visage du Chat botté dans Shrek. "Hello lady. Buy something. Where are you from..." Certains marchent à nos côtés un long moment en se collant à nous malgré nos répétés "Non, merci". Il faut s'armer de patience! Et parmi eux, on compte plusieurs enfants qui ne vont manifestement pas à l'école.
Pour notre troisième journée, on s'est offert les services d'un tuk-tuk pour aller explorer un peu plus loin et voir la campagne du pays. On aurait préféré se louer un scouter pour y aller par nous-mêmes, mais c'est chose impossible dans la province de Siem Reap. Il serait arrivé un malheureux accident qui a fait en sorte que les autorités ont mis fin aux locations. C'est très comprenable quand on voit comment les gens conduisent dans ce pays. C'est la loi du plus gros qui prévaut et le klaxon est le seul moyen utilisé pour signaler sa présence. Nous sommes donc allés visiter un dernier temple, Banteay Srei, qui se trouve à une vingtaine de kilomètres de Siem Reap. De tout ceux qu'on a vu, c'est celui qui dénombre les parois sculptées les plus intactes et impressionnantes. On raconte même que ce sont des femmes qui auraient effectué le travail étant donné la finesse des traits. Malheureusement, on a eu droit cette fois à une dense foule de touristes, la pire de toutes et de loin!

Puis, on souhaitait voir Kampong Phluk, un des villages flottants qui borde l'énorme lac Tonlé Sap. Nous sommes dans la saison sèche depuis un petit moment et ça se voit! Les champs de riz sont complètement asséchés et il y a de la poussière dans l'air. Par endroits, on voit les arbres et les maisons presque entièrement recouverts d'une bonne couche de la poussière orangée qui s'est échappée de la route. Au bout d'un bon moment, notre conducteur s'arrête et nous dit qu'il faut payer le droit d'entrée pour visiter le village flottant. On avait pris la peine de lui demander la veille s'il y avait un frais d'entrée et il nous avait dit non. En plus, il s'avère que le prix à payer est du vrai vol. On est très furieux et on le démontre. Maxime tente de trouver une autre issue et de négocier un meilleur prix, sans succès. On fini par décider quand même d'y aller, en espérant que ça en vale le coup pour le prix. Une fois au bord de l'eau, il y avait des dizaines et des dizaines de bateaux d'accostés et on en a eu un pour nous tous seuls. Au moins, ça s'annonçait tranquille côté touristes.
La rivière était navigable, mais presque asséchée, ce qui fait qu'il n'y avait plus d'eau autour des maisons sur pillotis. On repassera pour le village flottant! Le comble toutefois, ce sont les gens. On sait que d'ordinaire les Cambodgiens sont très charmants, accueillants et souriants. Quand on se promène dans les villages, les gens, et surtout les enfants, nous disent fréquemment "Hello" en nous envoyant la main. Il s'avère même qu'on avait lu une description semblable pour ce petit village de pêcheurs. Malheureusement, la réalité n'a pas été aussi rose. Les gens nous regardaient passer avec un visage impassible. De tout le trajet, pas un seul sourire. Pas même de la part des enfants. Visiblement, les habitants ont eu leur quota de touristes pendant la saison haute qui vient de passer. On s'est senti mal à l'aise comme jamais. Je rangeais mon appareil photo dès que je voyais quelqu'un, gênée d'avoir l'air d'une voyeuse. Pas besoin de vous dire que nous sommes partis de là avec un sentiment très très amer.
Ce soir-là, comme les précédants, on a sauté dans la piscine et on est parti manger et flâner dans les différents marchés en ville.
Pour la suite, on s'est dirigé vers Battambang.

Lauréanne

samedi 30 mars 2013

De la jungle à la jungle urbaine de Kuala Lumpur

Notre dernier arrêt en Malaisie nous a transporté dans sa capitale, Kuala Lumpur, passage quelque peu forcé puisqu'on devait y prendre l'avion pour le Cambodge. Débarqués en soirée, on s'est dirigé en plein coeur de l'action, dans le quartier chinois. On a fait au moins cinq guesthouses avant d'en trouver un qui ne soit pas complet. Kuala Lumpur serait dans le top 10 des villes les plus visitées au monde, on commence à s'en rendre compte! Entre temps, en se faufilant entre les marchants ambulants quelque peu insistants, on est arrivés face à face avec le tenancier du guesthouse où on avait dormit moins d'une semaine plus tôt aux Cameron Highlands. Il m'a reconnue parce qu'il trouvait que je ressemblais à Jennifer Love Hewitt dans le film là avec Jackie Chan... (il a dit ça juste pour être gentil et qu'on s'inscrive à son tour guidé) et nous on a confirmé son identité en reconnaissant les grosses bagues qui ornaient chacun de ses dix doigts. Bref, en nous voyant avec nos sacs sur le dos, il nous a fait part de ses bonnes adresses à bon prix pour dormir, mais son aide n'a pas porté fruit, tout était complet.
Kuala Lumpur est une ville ultra moderne avec ses grattes-ciel futuristes, son monorail, sa jungle en pleine ville et ses nombreux centres commerciaux. La capitale est à l'image du pays, cosmopolite et aux multiples influences culturelles. C'est également le royaume de la contrefaçon d'articles de toutes sortes. On a donc passé la journée à explorer ses différents quartiers et à déambuler dans les marchés. On a terminé notre promenade en face des fameuses tours jumelles de la pétrolière Petronas. Comme elles sont plus spectaculaires à voir le soir, nous sommes restés dans le coin pour manger une bouchée en attendant la noirceur.
Petronas Towers
En cherchant des vols pour le Cambodge avec Air Asia, une compagnie aérienne à rabais, nous avons trouvé un vol en promotion quatre fois moins cher que le prix normal, mais il nous fallait retarder notre départ d'un jour, ce que nous avons choisi sans hésiter. Pour cette journée supplémentaire, nous avons décidé de sortir un peu de la ville pour aller visiter les grottes de Batu, le plus gros sanctuaire hindou en dehors de l'Inde et qui a comme particularité d'être logé à l'intérieur d'immenses grottes. Pour y accéder, il n'y a d'autre choix que de grimper les 272 marches gardées par la plus haute statue Murga au monde.
Grottes de Batu
En fin d'après-midi, nous avons fait un tour de monorail pour se rendre dans un marché et y déguster toutes sortes de bouchées et de fruits qui nous faisaient de l'oeil.

Voilà qui termine notre aventure en Malaisie. Pour la suite, on met le cap sur Siem Reap au Cambodge.

Lauréanne
Et ça c'est quand nous sommes allés dans l'espace!

dimanche 17 mars 2013

La guerre aux sangsues : Contre-attaque dans la jungle de Taman Negara

Toujours au frais dans les Cameron Highlands, on se cherche un moyen de retrouver la chaleur dans la foret tropicale humide du parc national de Taman Negara (signifiant parc national en malais). Comme notre objectif ultime serait de pouvoir profiter de l'ambiance de la jungle tout en espérant voir la faune impressionnante qui l'habite (tigres, éléphants, singes, rhinocéros, etc.) on aimerait être dans un endroit peu achalande. On entend finalement parler de l'entrée nord du parc à Kuala Koh dans la province de Kelantan. Contrairement a l'entrée sud de Kuala Tahan qui était ouverte dans les années 50, celle-ci ne l'est que depuis 1994, elle est donc bien moins connue et elle permet d'accéder à la portion la plus grande de foret vierge du parc qui est estimée être une des plus vieille au monde. 

Cette entrée est peu connue et on se le fait confirmer a maintes reprises par toutes les agences de voyage qui nous regardent d'un air interrogé lorsqu'on leur dit qu'on veut se rendre a Kuala Koh. « Kuala Koh? » nous repondent-ils. L'absence totale de connaissance de cet endroit par les agences nous donne encore plus le goût de s'y rendre. On prend donc un minibus vers Gua Musang, que l'on sait être la ville la plus près de Kuala Koh. On sait aussi qu'on ne sait pas comment on fera les 90 km qui séparent Gua Musang de Kuala Koh, mais on part très tôt des Highlands pour avoir le plus de temps possible pour réussir avant la nuit. On fait nos deux heures de routes et on arrive à la station d'autobus de Gua Musang où la pluie tombe à grosses gouttes.

On discute comme on peut avec les gens pour finalement se rendre à l'évidence : on a le taxi ou le pouce. Pour le pouce, la pluie et l'incertitude de réussite nous décourage un peu et avant même qu'on ait le temps d'essayer, un chauffer de taxi se propose pour nous y emmener pour 150 ringitt (50 $). Le prix est peu alléchant, mais ça semble être notre meilleure solution. On embarque avec notre gaillard et après une demi-heure de route, on s'appercoit qu'on a peut-être même été chanceux qu'un chauffeur veule nous y amener. La route est dans un état désastreux. Les nids-de-poule sont abondants et gros comme des voitures. Le chauffeur devrait les contourner minutieusement pour éviter d'abîmer son véhicule, mais on sent son impatience à faire l'aller-retour le plus rapidement possible. Puis, après une heure de route, on s'aperçoit que ça aurait été peu probable de se rendre a Kuala Koh sur le pouce, car à partir d'au moins 11 km avant d'arriver, il n'y a rien d'autre que les plantations de palmiers pour l'huile de palme à perte de vue, qui cèdent leur place à la jungle épaisse à un maximum de 2 km avant d'arriver.

Notre arrivée à Kuala Koh se fait sans tambour ni trompette, sous la pluie battante avec le regard interrogateur des responsables du parc. Il semble qu'on était pas mal les seuls visiteurs, excepté un petit groupe de malais qui est venu pour la pêche. Après la surprise de notre arrivée, les gens finissent par être fort sympathiques et ils nous louent un petit « syele » (chalet) qui était soit dit en passant un des plus beaux endroits où on avait dormi depuis le début du voyage. Son long escalier en céramique menait vers un large balcon de bois d'où on pouvait ouvrir la porte double du chalet pour laisser voir la vaste pièce dont le plancher était fait de larges planches de bois. On avait l'impression d'être des explorateurs qui arrivaient au camp de base.
L’exploration, on l’a commencé dès l’après-midi. On avait entendu parler que les sangsues pouvaient être un problème après une grosse pluie. Le responsable du parc nous avais dit que, bien que l’on était dans une période habituellement peu pluvieuse dans l’année, ça faisait exceptionnellement 3 jours qu’il pleuvait des cordes sans arrêt. On a donc cru bon de vêtir nos bas anti-sangsues que nous avions pris soin d’acheter avant le départ du Québec. On avait aussi lu que le deet était un bon moyen de se débarrasser des sangsues. Lauré a donc mis une bonne couche de Watkins (30 % deet, oh yeah!) sur ses bas et souliers. Pour ma part, n’ayant pas encore vu l’ombre d’une sangsue et ayant vécu les pires moments de mouches noires au Québec, j’ai dit à Lauré : « Ok, moi je ne me mettrai pas de Watkins, on va pouvoir voir la différence entre avec et sans ». On est donc parti vers la jungle avec la pluie qui tombait toujours. Après une dizaine de minutes de marche, on se regarde et on se dit : « Ben voyons donc, j’ai même pas vu une sangsue encore ». En disant cela, je regarde plus attentivement mes bas anti-sangsues, et je réalise qu’elles sont là! Elles ont une couleur grise-brune, comme le sol, bien camouflées, et elles avancent rapidement. Il y en a de toutes les tailles, des extrêmement petites (moins d’un centimètre) et des bien en chair d’une dizaine de centimètres. A ce moment là, l’idée qui me passe par la tête c’est : « ça fait combien de temps qu’elles sont là, qu’elles me montent dessus et que je ne m’en aperçois pas? » On prend donc le temps de s’enlever les sangsues que l’on voit en les pichenottant au loin, mais on s’aperçoit rapidement que ça ne suffit pas. Elles arrivent en quantités par le sol et nous grimpent dessus à une vitesse incroyable. On décide donc de courir un peu pour trouver un endroit un peu plus a l’abri, mais ayant peur de se perdre, on ne va pas trop loin. On se met donc à alterner entre différents endroits pour retirer les sangsues jusqu'à ce que l’on sente une relative accalmie. On essai alors de profiter un peu de notre randonnée dans la jungle, mais on reste assez préoccupés par notre intégrité physique. Il était presque 5 heures, on décide donc de retourner à notre chalet pour la soirée.
En arrivant au chalet, c’est la grande inspection. On retire nos bas, nos chandails, nos pantalons, aucune sangsue à l’horizon. On se sent alors bien satisfaits de notre achat de bas anti-sangsues. Puis, ayant un léger doute, je demande à Lauré de regarder dans le bas de mon dos, tout près de là où il fait toujours noir. Pendant son inspection, j’essai de regarder son visage. Son expression faciale n’a alors rien de rassurant. Je lui demande ce qu’il y a et elle répond : « Bien, je ne suis pas sure ». Je me rends alors compte que je saigne abondamment du dit endroit. Je lui demande de me l’enlever, donc, sans réfléchir, on prend du sel, et on applique abondamment pour finalement s’apercevoir qu’il n’y a aucune sangsue. Il y a bel et bien une morsure de sangsue, mais pas de trace de l’animal. Il semble qu’elle soit toujours portée disparue à ce jour. Après avoir arrêté le saignement, dans un certain moment de paranoïa, on inspecte le chalet. Bilan : une sangsue sur le mur juste à coté du lit, une sangsue sur le bol de toilette... bonne idée l’inspection.
Le soir, on a commandé notre nourriture au restaurant du parc. C’est d’ailleurs là que l’on a mangé tout notre séjour puisque c’était le seul endroit possible. Le menu était tout de même assez diversifié, et, à notre grande surprise, malgré la région reculée où on se situait, tout ce que l’on commandait était disponible. En plus, c’était toujours bon et préparé avec amour par les deux demoiselles qui s’occupaient de la nourriture et des chambres.

Le jour suivant, on est un peu incertain au départ, on décide donc de s’acclimater en allant faire le « Canopy Walkway », un réseau de passerelles bien haut dans les arbres, à l’abri des sangsues. On profite bien de la vue puisque, depuis le matin, il n’a pas encore mouillé. A la fin du parcours, il commence à avoir de la bruine, mais rien de trop inquiétant. On décide donc de partir tout de suite après pour une randonnée qui durera toute la journée dans la jungle, mais cette fois-ci, bien armés d’une canette de Watkins. On s’en asperge abondamment les souliers et bas anti-sangsues, et on rit de bon cœur en regardant les sangsues se tortiller et rebrousser chemin sur nos souliers! On passe la journée à observer les oiseaux et à écouter les étranges bruits de la jungle, en prenant bien soin de se mettre un petit peu de Watkins sur nos souliers à chaque heure ou demi-heure, au besoin. La journée se passe assez bien du point de vue sangsues, une seule grosse dégueulasse a réussi à se frayer un chemin jusqu'à mon genou, où je l’ai sentie au bon moment pour la retirer avant toute injection d’anti-coagulant de sa part, ouf!
Le bilan animal de notre excursion en jungle aura été assez tranquille outre les sangsues. A part entendre un singe, on aura pu voir les traces et excréments d’éléphants, mais c’est tout. Aucune trace du tigre qui avait été vu un mois auparavant à dix minutes de notre chalet. Ca aura tout de même valu la peine de se rendre dans cet endroit reculé, ne serait-ce que pour la tranquillité de l’endroit et l’accessibilité des malais avec lesquels on a pu discuter. On a d’ailleurs eu beaucoup de chance pour notre retour puisque Dean, le manager du parc, nous a embarqués avec lui puisque, par chance, il devait se rendre à Ipoh en passant par Gua Musang.

Maxime

samedi 16 mars 2013

Au frais dans les Cameron Highlands

On aime bien se déplacer en autobus puisque ça nous permet de voir défiler de magnifiques paysages. Le chemin pour se rendre dans les Cameron Highlands à partir de Penang n'a d'ailleurs pas manqué de nous impressionner. Pour la première fois depuis le début du voyage, on changeait complètement de décor pour se retrouver en plein coeur de la jungle et des montagnes. Pendant des kilomètres, la route serpente à l'infini pour gravir les sommets. De chaque côté, on n'y voit que du vert. La végétation est dense et diversifiée et on s'impatiente d'aller y marcher.  

Une fois arrivés dans les villages de ces pays d'en haut, on pourrait tout de suite penser qu'on se trouve dans les Alpes pendant l'été, les nombreux hôtels ayant reproduit l'allure des chalets typiques de la Suisse. La température est un peu plus fraiche, soit environ 15 à 20 degrés, mais on ne s'en plaint pas! 

Les Camerons Highlands étant situés aux creux de très hautes montagnes, le climat est propice à un grand nombre de cultures. On y récolte des fraises, des tomates, des épices et divers autres fruits et légumes, mais la culture la plus populaire demeure le thé. Le relief étant escarpé, les plantations nous offrent une vue spectaculaire.
Pour notre premier avant-midi, on s'est fait convaincre par le tenancier de notre guesthouse de faire un tour guidé des environs. C'est à bord d'un Land Rover (les Camerons Highlands détiennent la plus forte densité de ce camion au monde), accompagnés de seulement quatre autres touristes, que nous avons escaladé Gunung Brinchang, le plus haut sommet de la Malaisie accessible en voiture, pour y apprécier la vue. Mais qui dit montagnes, dit aussi nuages et brouillard! Ce qui fait qu'on n'a malheureusement rien vu du tout! 

Ensuite, nous sommes allés marcher dans les bois. On a eu de la chance, notre guide était biologiste. Il a donc pris le temps de nous montrer les plantes et de nous parler de leurs diverses propriétés. Maxime pouvait avoir des réponses à ses questions, il était ravi. Puis, nous avons emprunté des sentiers pour marcher dans la Mossy Forest, une forêt âgée de plus de 220 millions d'années où le sol et les arbres tordus sont littéralement recouverts de mousse. La brume, l'humidité et la forte odeur de terre fraiche nous transportent dans une ambiance mystérieuse. L'effet est impressionnant, on se croirait en plein décor du Seigneur des anneaux. 
Mossy Forest
Plante carnivore
Au retour, nous sommes allés visiter la plus vieille usine de transformation du thé des Highlands et on a pu apprécier toute la splendeur des plantations à même les montagnes. On y a appris que seules les nouvelles pousses d'un plant sont utilisées pour la fabrication du thé, ce qui fait que les arbustes doivent être taillés chaque trois mois et que la récolte peut se faire toute l'année. 
Notre excursion guidée s'est terminée par la visite d'un jardin qui dénombrait les plus impressionnants spécimens de fleurs et d'insectes qui sont présents dans la jungle des alentours. On a pu observer des serpents, scorpions, mantes religieuses, scarabés, papillons... Évidemment, on n'a rien vu de tout ça pendant nos promenades! 
Sous une fine pluie, nous avons passé l'après-midi à marcher dans les sentiers de la jungle montagneuse, en repassant dans la Mossy Forest. Le lendemain, nous sommes également partis en randonnée pour la journée, mais comme nous étions moins élevés en altitude, on était plutôt dans une forêt tropicale humide. Et comme pour faire honneur à son nom, il a mouillé toute la journée! On a tout de même passé un bon moment et, comme la veille, on n'a rencontré aucun touriste. 

Nous avons passé notre dernière journée à explorer les Highlands en scouter pour voir du paysage. Nous avons marché dans une autre plantation de thé et échangé quelques mots avec des travailleurs. On a entre autres appris que leur rémunération s'élevait à 22 cents le kilo. Le contremaitre nous a aussi donné à chiquer les plus jeunes pousses qu'il venait de cueillir pour stimuler ses ouvriers.
Outil de récolte du thé.
Méthode traditionnelle de récolte aujourd'hui utilisée pour la finition.
Pour la suite, on s'enfonce encore plus dans la jungle à Taman Negara. 

Lauréanne

lundi 11 mars 2013

On a fait les pietons a Penang (Georgetown)

Ca faisait deja plusieurs jours qu'on passait dans l'eau a nager avec les poissons un peu partout en Thailande et notre arret a Palau Payar nous avait aussi bien servis en terme de poissons. On avait entendu parler que la Malaisie etait un pays multiculturel riche en histoire, alors pour changer un peu, on a decide de passer une journee a visiter Georgetown sur l'immense ile de Penang. 

Cette ville, tel que son nom peut le laisser voir, temoigne de la forte presence anglophone en Malaisie, heritage de l'epoque coloniale. Je dis forte presence, car on a l'impression de plus pouvoir communiquer dans cette langue avec les gens en comparaison a ce que l'on a vu dans notre voyage jusqu'a maintenant, mais il reste que le malais est la premiere langue du pays. On l'a d'ailleurs bien experimente en allant manger dans un restaurant ou il n'y avait aucun touriste. Bien que les Malais utilisent l'alphabet romain, ce qui nous permet de « lire » les mots, le menu etait incomprehensible et les images peu claires. On a donc du pointer dans le menu, tout en faisant rire de nous, et par les clients, et par les employes du restaurant.

On a passe la journee a deambuler dans le quartier chinois, le quartier indien et les autres charmants quartiers de la ville qui sont parsemes de monuments historiques et de street art. Cette zone est d'ailleurs designee comme faisant partie du patrimoine mondial de l'UNESCO

On ajoute ici une serie de cliches pour le plaisir des yeux.
City Hall
Town Hall
Le quartier compte plusieurs de ces sculptures en fer forge.
Temple Khoo Kongsi Clan

La suite du voyage dans une autre publication d'ici peu.

Maxime

Nager avec les requins à Pulau Payar

Nous savions d'entrée de jeu que nous ne souhaitions pas nous éterniser à Pulau Langkawi, mais tant qu'à y être, on s'est mis dans l'idée d'aller faire de la plongée et semblait-il qu'il n'y avait qu'un seul endroit possible dans les alentours, soit Pulau Payar. Cette île est en fait un parc marin à une heure de bateau de Langkawi. On a passé la soirée à se promener dans les rues tout en essayant de trouver un moyen de s'y rendre sans passer par les tours organisés. On a fini par se rendre à l'évidence, il n'y avait pas vraiment d'autres options possibles. Si oui, nous aurions probablement payé la totale. On a tout de même choisi d'y aller pour faire de l'apnée parce que ça nous permettait de faire un transit vers notre prochaine destination et ainsi de gagner un peu de temps.

Au petit matin, nos sacs sur le dos, on a donc sauté à bord du seul bateau qui se rendait à Pulau Payar en partance de Pulau Langkawi. Bien assis aux côtés de 198 Chinois, c'est avec une certaine appréhension que l'on anticipait la journée à venir. Cependant, une fois la tête sous l'eau, ça ne nous a pris que quelques minutes pour nous rendre compte que ça en valait vraiment le coup. Malgré le fait qu'il y avait des balises à ne pas franchir, le parc était assez grand pour en voir de toutes les couleurs. Et il nous suffisait seulement de nager un peu pour être à l'écart des touristes en veste de sauvetage qui ne s'éloignaient pas trop de la plage et qui, à notre plus grand désarroi, marchaient sur les coraux et nourissaient les poissons malgré les interdictions. 
Revenons au positif, on peut facilement dire que cette plongée en apnée a surpassé toutes les autres que nous avions fait auparavent, de même que les plongées sous-marines. La visibilité était meilleure et après quelques minutes seulement j'avais déjà (enfin!) trouvé Nemo, et il était là avec toute sa bande. On a aussi vu des calmars et des quantités beaucoup plus impressionnantes des mêmes poissons colorés que nous avions pu admirer en Thaïlande. 
Nemo!
Barracuda
Le meilleur est à venir! Passé midi, on s'est dirigé vers le bord pour aller manger notre diner chaud refroidi. Maxime nageait pas mal en avant de moi alors que j'étais captivée par les bancs de poissons sur ma droite. Soudain, un énorme requin à pointes noire surgit par la gauche et me passe juste devant, sans se soucier une seconde de moi. Là, je vous jure, je n'ai pas le syndrôme du pêcheur, mais il devait faire au moins 1,70 mètres de long, soit la hauteur de Maxime, mais en beaucoup plus gros que lui! En le voyant, j'ai complètement figé, ne croyant pas vraiment à ce que j'étais en train de voir. Je n'en revenait simplement pas. Je l'ai fixé jusqu'à ce que je ne le vois plus, fébrile d'avoir vu un requin de cette taille. J'ai sorti ma tête de l'eau et j'ai crié plusieurs fois avant que Maxime ne m'entende et que je lui fasse signe de revenir vers moi. Nous sommes ensuite partis sur les traces du requin et on a fini par le revoir au bout de quelques minutes. Ma parole était sauve, Maxime pouvait au moins comfirmer que je n'avais pas seulement amplifié mon histoire! Évidement, je venais tout juste de ranger mon iPhone, parce que la pochette sous-marine dans laquelle je l'avais mis pour prendre des photos commençait à prendre l'eau.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le requin à pointes noires n'est pas supposé représenter une menace pour les humains, comme la plupart des espèces de requins d'ailleurs. Et de toute évidence, les gens du parc n'auraient pas laissé les touristes faire de l'apnée à cet endroit en sachant qu'il est fréquenté par des requins dangereux. N'empêche que ça ne laisse pas indifférent de nager aux côtés de requins de cette taille. 

Dans l'après-midi, on a revu la bête à quelques reprises et elle était accompagnée d'un ami tout aussi gros. Il y en avait également deux autres un peu plus petits qui se promenaient dans les alentours. Lorsque nous approchions du bord de la plage, des dizaines de bébés requins, qui ne devaient faire qu'environ 30 à 60 centimètres, comme celui que nous avions vu à Koh Phi Phi, nageaient en zigzagant autour des gens. 
Bébé requin à pointes noires d'environ 40 centimètres.
C'est donc la tête remplie de cette belle expérience que l'on a fait un transfert de bateau pour se diriger vers l'île de Penang, plus que satisfaits de notre escale dans ce parc marin.

En terminant, voici une image tirée d'Internet pour vous montrer de quoi a l'air le dit requin à l'age adulte. 
Requin à pointes noires de taille adulte (environ 2 mètres de long).
Source : www.dinosoria.com
Lauréanne